Trop cool, un bateau de la marine française accoste pour 1 semaine à Maputo et les français sont invités s'ils le désirent à le visiter. Le Malin, un patrouilleur, qui a son port d'attache à la Réunion, navigue dans les TAF Terres Australes Françaises, et fait parfois escale dans des ports d'autres pays. Dans le cadre de leur travail, les militaires, participent à la formation des militaires locaux.
Nous étions en petits groupes réduits vu que 2 jours avant la visite il a été signalé que les autorités mozambicaines ne voulaient pas de moins de 18 ans.
Le navire bâtait pavillon mozambicain tout en gardant, bien sur, le drapeau français car quand ils entrent dans des eaux territoriales ils doivent mettre le "drapeau de complaisance". N'ayant qu'un seul moteur, il n'est pas fait pour les zones australes trop agitées et reste donc dans la bande océan indien du nord de Madagascar (Comores) aux Mascareignes (Réunion, Maurice, Rodrigues) en passant passant par le canal du Mozambique où la France a plusieurs ilots (Europa, Juan de Nova) depuis la fin du 19ème s. qui lui attribuent une grande zone de pêche à protéger.
Nous sommes allés du ponton, au centre de commande où les cartes de l'arrivée sur Maputo sont étalées et les info marquées sur la vitre. Un canapé trône en bonne place. Ce qui est une rare exception dans la marine ! et oui, ce bateau avant de devenir patrouilleur a eu une autre vie et pas des plus recommandable. Il faisait partie d'une série de 12 palengriers construits en Norvège et mis à flot en 1997.
Caroline Glacial concu pour les mers de glace, semble avoir servi principalement à la contrebande de même que ses "soeurs" Christina G., Alida G. et Aliza Glacial saisies par les australiens. Il a eu plusieurs propriétaires et début 2004 bâtait pavillon du Honduras et se nommait Apache. En juin 2004 le bateau est arraisonné par le patrouilleur austral Albatros non sans difficultés vu qu'il a fallu plusieurs requêtes rejetées par le capitaine, suivies après autorisation par le préfet de la Réunion, de coup de semonces. L'Apache obtempère et dans les cales sont trouvées 60 tonnes de légine pêchée illégalement.
Contrairement aux bateaux-poubelles des années 80, ce bateau est très bien équipé et en parfait état. Les lois ayant enfin changé, les amendes de milliers de francs passent à dizaines de milliers d'Euros ce qui fait que l'armateur se doit d'abandonner le navire. La marine Nationale le réhabilite pour un usage adapté. Rouge et blanc lors de la saisie, il sera repeint non en gris de la flotte armée mais en blanc, couleur qui se fond mieux sur les mers quand il s'agit de chasser les contrevenants. Lui seront ajouté 2 mitrailleuses Browning M2, plusieurs AANF1 (pour les initiés) et de l'armement individuel.
Son nouveau nom, Le malin, est donné, en souvenir du contre-torpilleur qui s'illustra durant la seconde guerre mondiale et en Indochine. Comme ce dernier a reçu la croix de guerre, logiquement le drapeau de la croix de Malte s'affiche à l'avant de ce patrouilleur-ci.
L'équipage composé uniquement de militaires comprend 25 hommes réparties en 2 zones spécialisés et machines. Chacun travaille de quart sauf cas particuliers (approche de côte, zone délicate, préparation à la navigation..) où chacun est "sur le pont". En plus des quartiers privés des salles des machines, il y a une mini salle de gym car les missions sont souvent d'au moins 7 semaines. Comme ce bateau avait d'immenses cales, 100 lits d'appoints y sont entreposé, de même que des stocks en cas d'évacuation éventuelle de ressortissants.
2 jours plus tard, nous fumes conviés à un cocktail à la Résidence de France organisé par l'équipage du Malin. Tout était top, vraiment !
Port de Maputo 4 Nov. 2014
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