Nous avons gardé la voiture un jour de plus afin de faire une dernière sortie au parc Gatineau à une dizaine de km au nord d'Ottawa. Créé en 1938, d'une superficie de 361 km2 c'est le parc fédéral (le seul non géré par Parcs Canada) le plus visité du Quebec.
" Contrairement aux autres parcs nationaux et provinciaux du Canada, le parc ne possède aucune protection légale ce qui le rend vulnérable à la vente de ses terres par la Commission de la Capitale nationale3.
On y retrouve une forêt mixte comprenant l'une des plus grandes variétés animale et végétale au Québec, ainsi que des phénomènes naturels exceptionnels. La coupe de bois, la chasse et les activités de type industriel y sont interdites."
Début de la visite par l’ancienne résidence d’été (Moorside) de William Lyon Mackenzie King, le dixième Premier ministre du Canada, à Kingsmere. Ce domaine comprend des jardins et les « ruines » collectionnées par King, le tout environné de forêt.
Une petite chute coule de l’escarpement près de Moorside et nous sommes allés y faire un tour. Micro chute dirons-nous en cet époque de l'année. Il faut suivre le sentier et les panneaux sont là tous les 200m pour le rappeler.
Le parc Gatineau a 50 lacs et compte 165km de sentiers de randonnées pédestres et 90 pour les 'vttistes'. Parmi ces lacs, nous avons fait le tour du lac Pink. Il doit son nom non pas à sa couleur, mais à la famille Pink qui s'est établie ici peu après 1930. La couleur verdâtre en été est un phénomène récent apparu dans les années 60. Ce sont des études effectuées en 1972 qui ont permit de comprendre la coloration anormale (une grande quantité d'algues microscopiques envahissent le lac en été) et le fait qu'au delà de 13m de profondeur il n'y a plus d'oxygène.
" Parmi les lacs, le lac Pink a pour particularité d'être un lac méromictique, l'un des 58 en Amérique du Nord. Les eaux de celui-ci ne se mélangent pas, contrairement eaux autres lacs de la région qui le font deux fois par an, ce qui fait que les sept derniers mètres du lac sont privés d'oxygène. Le lac abrite une population d'Épinoche à trois épines (Gasterosteus aculeatus) qui s'est adaptée à l'eau douce".
Le fond recouvert de boue renferme 10600 ans d'histoire. Il y a 11.000 ans la région était recouverte par un bras de l'océan Atlantique (mer Champlain). Quand il s'est retiré ce fut un lac d'eau salée et les épinoches, poissons marins, en sont une réminiscence. La transition entre eau douce et salée s'est faite en 3.000 ans ce qui a laissé le temps à cette espèce de poisson d'évoluer et survivre.
Le long du sentier, on voit de nombreux troncs percés. Les Pics Maculés font des trous au printemps pour récupérer la sève qui s'écoule. Colibris et écureuils roux en profitent.
Trop contents, on a vu le Huard en vrai, ce gros canard oiseau symbole de l'Ontario.
Une journée ne suffira pas pour tout voir mais c'est un excellent amuse-bouche pour de futures explorations et randonnées à pied ou à vélo.
Plus : "La région est fréquentée par les algonquins depuis au moins 5 000 ans. Ils utilisait avant tout le parc pour la chasse et la cueillette. Le premier Européen à voir la région fut l'explorateur français Étienne Brûlé en 1610. Plusieurs autres coureurs des bois suivirent, dont Nicolas Gatineau qui a exploré la région à la recherche de fourrures et donné son nom à la rivière Gatineau.
Les premiers colons furent des loyalistes fuyant les États-Unis, nouvellement devenu indépendant à la fin du xviiie siècle. Ces familles donnèrent leurs noms à divers lieux du parc, dont les lacs Pink, Meech, Fortune, Lusk et Mousseau. Les terres étaient cependant très pauvres et beaucoup sont partis, le peu qui reste travaillant l'hiver comme bucheron. Durant le xixe siècle, le territoire du parc fut avant tout dédié à l'exploitation forestière et minière. On y vit deux mines de fer, les mines Forsyth et Baldwin. On y exploita aussi le molybdénite, le phosphate et le mica. On y exploita aussi les forêts de Pin blanc qui servirent aux mats des navires de la marine britannique".