Monday, December 8, 2014

Culturel : Malangatana

   Un artiste rencontré maintes fois lors de mes visites de la ville et ses bâtiments est Valente Ngwenya Malangatana. Ce peintre né en 1936 à Malatana (sud du Moz) est décédé en janvier 2011. C'est à n'en pas douter l'artiste mozambicain à la renommée mondiale la plus grande.


    Sa maison sur Maputo est restée quasi en l'état et quelques rares fois sont fils ainé accepte de l'ouvrir aux visiteurs. Les filles de Maputo Accueil se sont bien décarcassées pour obtenir l'opportunité de la voir et 2 groupes de 20 ont été accepté pour une visite d'1 heure environ. 


   "Peintre, réputé pour ses immenses toiles et fresques de foules colorées, mais aussi céramiste, graveur, sculpteur et poète, Malangatana fut chargé après l'indépendance du Mozambique en 1975 de nombreuses œuvres publiques, dont les peintures murales du Musée d'histoire naturelle 


et du Centre d'études africaines de l'Université Eduardo Mondlane."


   "Malangatana avait réalisé une fresque à Maputo durant la Conférence de l’UNESCO sur la culture de paix et la gouvernance (septembre 1997). La même année, il a été nommé Artiste de l’UNESCO pour la paix et avait fait don à l’Organisation d’une de ses œuvres intitulée « Jeunesse et Paix », laquelle est actuellement exposée au siège de l’UNESCO."


   Il a peint une énorme quantité de tableaux et son oeuvre est présente au Musée National d'Art du Mozambique. Beaucoup sont partis à l'étranger (Angola, Nigeria, Inde, Portugal, Zimbabwe...), mais rien n'est réellement répertorié et son fils qui a son propre travail et n'est pas du tout dans le monde artistique ne sait par où commencer pour inventorier l'oeuvre de son père.


      Comme le montre les tableaux ci-joint cet homme semble avoir un esprit assez torturé, et son style n'est probablement pas du goût de tous. Perso, je trouve intéressant le parcours de Malangatana, maintenant ces scènes sont assez cauchemardesques et je n'irai pas acheter un de ses tableaux.


    Ses toiles sont chargées de corps et d'expressions de détresse. Une explication que nous a donné son fils est que jeune, Malangatana a vu sa mère malade, en proie au délire, traitée par les "sorciers" lors de sessions assez perturbantes pour un enfant. Cela a du le marquer à vie et est ressorti dans son mode d'expression qu'est la peinture.


Souvent le rouge domine, intense, synonyme de sang ... de violence. 


   Il a une constante dans l'importance du regard et dans la forme des yeux en amande. Il utilise toujours des thèmes graves : "Rèves du prisonnier", "Abime du pêcheur", "Jour de divorce", "Travaux forcés" ... A cela s'ajoute un brin de cubisme et de surréalisme dans le figuratif. 


    Il s'inspire de ses rêves et cauchemars, de moments vécus et illustre les douleurs de la santé. Il a appris des éléments de médecine traditionnelle auprès de ses tantes et oncles et grands-père. Plus tard c'est en travaillant au club de tennis comme ramasseur de balle que quelqu'un repère ses talents artistiques et l'encourage à étudier auprès de João Aires un artiste du centre Nucléo de Arte.


     Il fera sa première expo en solo en 1961. "Dans ses tableaux il y a profusion de corps hommes femmes ou animaux avec beaucoup de couleurs vives et chaudes. Ocres, rouges et bleus dominent son univers où les perspectives du réel s'effacent devant l'intensité d'une vie intérieure vibrante. Les foules agglutinées marquent la vie mozambicaine en temps de guerre"
     Il publiera aussi des poèmes controversés qui lui vaudront en 1963 un emprisonnement de 18 mois par la police secrète car il est soupçonné de sympathie pour le Frélimo. Il sera placé à Nampula, "prison/goulag?" qui l'a grandement marqué et dont il refusait de parler à ses enfants. Son fils essaie de retrouver des co-détenus car il aimerait en savoir plus sur son père et son passé. 


    A l'indépendance, Malangatana se retrouve "du bon coté" et devient chargé de nombreuses oeuvres publiques dont les nombreuses peintures murales disséminées dans la ville. Il fut un des fondateur du "Mouvement mozambicain pour la paix" et a créé l'association du Centre Culturel de Matalana pour la formation professionnelle et la création de petites entreprises.


    Quand j'ai vu ces toiles bleues et ces personnages j'ai cru me retrouver devant les personnages du film Avatar. James cameron a du s'inpirer d'une toile de Malangatana car il y a des personnages qui ressemblent incroyablement !!!


Même verts les personnages dans le haut du tableau ressemblent à s'y méprendre à des Na'vis de la planète Pandora !
   

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