La partie "touristique" faite, il est temps de partir vers le coeur de ville et pour cela quoi de mieux que les visites guidées à pied. Comme toute grande ville en Afrique du sud, il est recommandé de ne pas s'aventurer n'importe où seul. Seule je n'en parle même pas. Le soir même pour aller au restau à 20/30 min à pied il nous est fortement avisé de prendre le taxi, ce que nous ferons.
En Afrique du sud il y a 11 langues officielles.. les interprètes sont à la fête ! et dans les écoles en général sont enseignés l'anglais, l'afrikaans plus le dialecte du coin. Et nous on se pose encore la question de la légitimité d'enseigner une autre langue à nos petits dès la maternelle !!! Moi je suis pour, pour, pour. D'ailleurs quand je rentrerai en France ... à la retraite ... je ferai instit d'anglais bénévole en primaire LOL
Bon, nous y voilà, au coeur de leur histoire, celle de l'apartheid. La première moitié des années 20 à connu un afflux de Bantu, nom donné pour dire noir. Petit à petit s'est créé une ségrégation qui s'est durcie avec l'arrivée du fascisme et le nouveau gouvernement de 1948 qui ferma les écoles des Missions et interdit l'accès des noirs aux études supérieures. Ils furent chassés de la ville et ne pouvaient y être qu'avec un permis de travail et ce uniquement pendant leurs temps de travail.
La haute court de justice construite par les anglais est toujours en fonction. A l'époque de l'apartheid pour déterminer la couleur d'une personne on mesurait la machoire et du cou à l'épaule. De même qu'un crayon était passé sur la joue et si celle-ci était lisse la personne était considérée blanche. Il était pensé qu'une peau noire était granuleuse. Bien sur il y avait de nombreux métisses et dans une même famille certains étaient reconnus blancs, d'autres noirs. Le grain de la peau plus que la couleur déterminait sur quel banc la personne allait s'assoir.
Les protestations se font encore de nos jours devant cette court et il est fréquent d'entendre "Amantha" (this is the power) et la réponse "Where to ?". Cela fait parti du folklore.
La Cathédrale St George, de culte anglican est de style néo-gothique. Dessinée par l'architecte Herbert Baker, la 1ère pierre est posée en 1901. Puis les travaux se font en plusieurs étapes jusqu'en 1978. Elle fut l'un des foyers de résistance contre la politique de l'apartheid. Encore de nos jours, l'on peut y rencontrer Desmond Tutu. Il y officie parfois. Sa crypte a été transformée en club de jazz.
Sur la place du marché "Green market" est le 2ème plus vieux marché du pays. C'était le point de rencontre des classes moyennes quand la ville s'est étendue. Royautés et gouverneurs étaient dans le château.
De nombreuses maisons sont de style colonial.
Le parlement construit par les francs-maçons date de 1884. Néoclassique à la base, il inclut l'architecture hollandaise du Cap. La Reine Victoria avait donné permission pour la création d'un parlement pour la Colonie du Cap en 1953. Les 1ères sessions se tenaient dans la Résidence du Gouverneur. Aujourd'hui, il est utilisé 3 ou 4 fois par an dont le 11 février pour l'ouverture du parlement. Le principal est dans la capitale Pretoria. Ayant visité ceux d'Ottawa et de Toronto, je me dois la prochaine fois de prendre le temps de découvrir ce beau bâtiment. Les visites sont possibles. Il faut réserver au moins une semaine à l'avance, les tours durent 1 h et c'est gratuit.
Quinou si tu viens nous voir, ce peut-être une idée. Commencer un tour du monde des parlements au fil des voyages... et des années !
Le bâtiment de granit de l'Association nationale mutuelle vie d'Australie est imposant. Il abrite de nombreuses bureaux. Il fait face à Church square qui accueille la statue de Jan Hendrik Hofmeyr un politicien proche de Cécil Rhodes.
Slave lodge datant de 1679 est l'un des plus ancien bâtiment du Cap. Il a eu plusieurs fonctions et noms en 3 siècles : Slave lodge, Bureaux du gouvernement, Vieille court suprême puis Musée Sud africain de l'histoire. En 1998, ce dernier lui a redonné son nom initial de Slave lodge et a adopté la devise : "from human wrong to human rights".
Dès 1658 des esclaves furent amenés par les hollandais et utilisés pour construire la ville. Ils habitaient Slave lodge, ne pouvaient porter que du noir et du blanc et n'avaient pas de chaussures. Raison pour laquelle une fois libre ils ont mis l'accent sur les couleurs. Quand un esclave était vendu il perdait son nom et était nommé selon un jour, un mois, une date, un lieu. Ensuite ils prenaient le Van de qui voulait dire "né au". Van de Madagascar = Né à Madagascar. Plus de 60.000 femmes, enfants et hommes ont été amenés au Cap et vendu comme esclaves entre 1652 et 1807. La notion d'esclavagisme est resté ancré dans la loi jusqu'en 1834.
1808 fut l'année de la rébellion "Swartland slave revolt" menée par Louis de Maurice. Commencé près de Malmesbury, elle fut vaincue à Salt river. Cela a tout de même fait évolué les mentalités et une reconnaissance a été admise de la contribution des esclaves dans la constructions des bâtiments de la ville du Cap.
Le mémorial, sur Church square en face du Iziko Slave lodge, comprend 11 blocs de granite dont 2 ont les noms des esclaves. Sur les autres on peut lire des phrases rappelant des faits de résistance.
Le City Hall, construit en style Edwardien par les anglais en 1905, s'ouvre sur Grand Parade à l'ouest du fort. Son carillon a été mis en 1925 comme Mémorial de la 1ère guerre mondiale. C'est du balcon, et face à une foule immense que Nelson Mandela, tout juste sortie de prison a prononcé son célèbre discours du 11 février 1990.
Catzenellenbogen, le Fort de Bonne Espérance fut la 1ère résidence des gouverneurs du Cap. Bâti, en étoile, par la Cie Néerlandaise des Indes orientales entre 1666 et 1679, sur l'ancienne forteresse faite d'argile et de bois, c'est la plus ancienne construction d'origine européenne en Af.Sud. Le jaune des bâtiments a été choisi pour sa faculté à ne pas emmagasiner la chaleur. Les drapeaux des anciennes administrations coloniales et d'Afrique du sud flottent toujours sur le rempart à l'entrée du fort. Au dessus de cette entrée se trouve la cloche la plus vieille d'Afrique du sud. Coulée à Amsterdam en 1697, pesant 300kg elle servait pour donner l'heure, faire des annonces importantes ou avertir les colons en cas de danger car elle pouvait être entendue à 10km de distance.
Le fort se visite (de 9h à 16h, 30 rands environ).
Après le tour à pied, celui en bus qui offre plusieurs itinéraires vaut vraiment le coup. C'est toujours intéressant de voir les choses de plus haut ! Aujourd'hui encore l'on peut voir qu'une grande partie du District 6 est encore en terrains vagues. Les noirs avaient été chassés de la ville et plus de 60.000 d'entre eux ont du quitter le District 6 qui fut rasé et laissé à l'abandon durant tout l'apartheid. Au total plus de 150.000 "gens de couleurs"ont été délogés.
Un matin nous nous sommes levés et de la fenêtre de notre chambre un immense bateau était dans le port. Le Queen Mary 2 est un mastodonte et vu de Table Mountain il est plus imposant que bien des immeubles !
En 2007 fut détruit le Green point stadium d'une capacité de 18000 places pour construire un autre de 64.100. Le Cape Town Stadium accueille le foot et le rugby à XV.
Nous pensions prendre le câble pour la montagne de la Table en ce vendredi après-midi, mais l'afflux massif des touristes du Queen Mary engorgeant l'entrée nous a fait fuir. Nous avons repris un bus et continué notre tour. Cela nous a laissé plus de temps pour flâner dans le quartier Waterfront en cette fin d'après-midi.
Plus, plus : http://www.capetown.at/index.htm
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